Des hommes dans le Soleil

Editions Sindbad, 2005 (repris en poche Sindbad), roman présenté et traduit de l'arabe par Michel Seurat (orig. Rijâlu fil-Chams,1990).

 

 

Cet ouvrage reprend en fait trois longues nouvelles, la première éponyme, la seconde intitulée "L'horloge et le désert" et la troisième "Oumm Saad, la matrice". Tous trois sont des hymnes émouvants à la tragédie du peuple palestinien.

"Des hommes dans le soleil" est un univers de désert, de métal, de lumière et de bruit. L'histoire de ces Palestiniens errant à travers les frontières dans une citerne fut à l'origine de l'un des meilleurs films arabes d'aujourd'hui, les dupes. "L'horloge et le désert", c'est le temps reconquis, l'histoire réappropriée et sans retour. Michel Seurat parle d'un "autisme de l'opprimé qui rappelle étrangement l'univers de Genet" dans les paravents. "Oum-Saad la matrice", la femme-terre, c'est "la Palestine de la Résistance, tout comme Nedjma était l'Algérie de la Toussaint 54". Disparaissant dans l'histoire, le peuple devient chrysalide.

A signaler que ces textes furent présentés et traduits par Michel Seurat, remarquable chercheur qui a su leur donner tout leur relief et les introduire de manière très éclairante au public francophone.

L'auteur et le traducteur connurent le même destin, puisqu'ils furent tous deux assassinés, le premier par les services secrets israéliens, le second vraisemblablement par un mouvement chiite d'obédience iranienne, bien que ceci n'ait jamais été élucidé de manière définitive.

Faute de mieux, ces assassinats constituent un hommage involontaire à la valeur de ces hommes capables de porter le pouvoir des mots jusqu'au coeur de tous les ennemis de la liberté de corps et d'expression.

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Retour à Haïfa et autres nouvelles

Editions Sindbad-Actes Sud, 1997 (la reprise en poche Babel, annoncée en 2006, ne s'est pas matérialisée), traduit de l'arabe par J. et A.Laabi (orig. 'Aîd ilâ Haifâ',1990).

Avis de lecteurs

Au lendemain de la guerre de 1967, un Palestinien et sa femme reviennent à Haïfa qu'ils ont dû fuir en 1948 lors de la création d'Israël, abandonnant dans la panique leur fils âgé de quelques mois. Ils découvrent alors que leur ancienne maison est occupée par une juive d'origine polonaise dont les parents ont péri dans un camp de concentration nazi. Et que Khaldoun, leur fils, qu'elle a adopté, s'appelle maintenant Dov, et sert dans l'armée israélienne... Avec Retour à Haïfa, le dernier récit qu'il ait publié avant son assassinat, Ghassan Kanafani va au plus profond du conflit qui oppose Palestiniens et Israéliens, nous livrant un double testament, littéraire et politique, d'une rare intensité. Les dix nouvelles qui précèdent, tirées de trois recueils parus successivement en 1961, 1962 et 1965, permettront de mieux connaître cet écrivain trop tôt disparu et qui est assurément l'une des figures les plus attachantes de la littérature arabe contemporaine.

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Edition brochée

 

Contes de Palestine

Editions Stock, 1979 (épuisé), nouvelles présentées par Ibrahim Souss, sans nom de traducteur

 

 

Un très beau recueil de nouvelles, présentées d'une manière très juste et très sensible par Ibrahim Souss qui fut représentant de l'OLP à Paris et lui-même un artiste délicat. C'est un panorama à travers le parcours fulgurant de nouvelliste que fut celui de Kanafani, probablemement là où son talent s'exerça de la manière la plus concise et la plus remarquable. Ecrites dans les divers pays arabes où l'exil emmena Kanafani, ils donnent à la tragédie palestinienne un relief saisissant.

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